Mini-Bou ne rêve que d'une chose: obtenir son certificat d'épouvante et devenir un fantôme digne de ce nom. Or, il est extrêmement difficile d'effrayer qui que ce soit quand on est aussi petite et mignonne qu'elle! Ses professeurs acceptent toutefois de lui donner une troisième et dernière chance, allant même jusqu'à diminuer leurs attentes en précisant qu'elle n'aura qu'à arracher un petit cri de surprise ou à provoquer un petit "Whoa!" pour réussir. Et, par chance, la demeure qu'on lui a assignée pour son évaluation abrite un poupon. La tâche devrait être on ne peut plus facile, n'est-ce pas? [SDM]

Une histoire d'Halloween ayant pour héroïne une jeune fantômette absolument adorable avec son miniformat, ses pommettes roses, ses grands yeux candides, ses mimiques attendrissantes et la petite tuque rouge dont elle est coiffée. C'est avec énormément d'empathie que le lecteur l'accompagne dans le test de la dernière chance, alors que sa petite taille et sa voix douce l'empêchent de provoquer la frayeur des humains en claquant des portes ou en poussant des hurlements terrifiants comme le font ses congénères. En faisant rigoler malgré elle le poupon de la maisonnée, l'héroïne provoquera toutefois la frayeur du père (qui, ne la voyant pas, trouve la situation bien étrange!), et ce, tout en se découvrant une vocation qui la comble de joie: celle de devenir une amie imaginaire. Le texte, rédigé dans une très fine typographie, est très efficacement prolongé par des peintures et aquarelles relevées au crayon et retouchées numériquement. Une belle douceur se dégage de ces compositions duveteuses aux cadrages diversifiées, qui offrent des gros plans attendrissants sur l'adorable Mini-Bou et les liens qu'elle tisse avec un poupon en grenouillère qu'elle visite dans son lit. Ceci tout en croquant non sans humour, dans une palette dominée par des camaïeux de gris bleutés, les déconvenues et échecs de cette héroïne persévérante et les réussites de quelques-uns de ses compagnons aux grandes silhouettes longilignes, qui obtiennent leur certificat d'épouvante, la tête coiffée du traditionnel mortier, sous un ciel gris faiblement éclairé par un croissant de lune. Une histoire originale qui célèbre le courage d'assumer sa différence et de sortir des sentiers battus pour s'épanouir dans le respect de ce que l'on est. [SDM]