Les Loteau, c'est une grande famille excentrique composée d'un couple de lesbiennes (Mamandine, Jamaïcaine, et Mamenthe, Mohawk), d'un couple d'homosexuels (Papaye, Yukonnais, et Papadum, Indien originaire de Delli), ainsi que de leurs sept enfants aux noms d'arbres et de plantes. Après avoir gagné à la loto, cette joyeuse tribu s'est acheté une immense maison dans un modeste quartier de Toronto et y coule désormais des jours heureux, dans le respect de chacun. Les enfants (certains biologiques, d'autres adoptés) s'y épanouissent sous le regard de leurs "coparents" aimants, qui leur offrent une éducation à domicile en encourageant leur curiosité naturelle et leurs passions respectives pour les langues, les monarques ou la civilisation mésopotamienne (et le sumérien). L'harmonie qui règne à la Cameloterie (en référence au château du roi Arthur) est toutefois menacée lorsque la famille décide d'héberger Ian, le père de Papaye, qui a accidentellement mis le feu à sa demeure. Atteint de démence, le vieil homme avait jusqu'alors coupé tous les ponts avec son fils, dont il désapprouvait le mode de vie. Sumac, neuf ans, cède sa chambre de bon coeur au vieil homme irritable, grognon et bourré de préjugés, qui ne fait pour sa part aucun effort pour s'intégrer. Ses hôtes réussiront-ils à le faire sortir de sa coquille et à faire évoluer sa mentalité d'un autre temps? [SDM]

Un roman audacieux et original qui propose un plongeon dans l'univers foisonnant d'une famille haute en couleur dont les membres bigarrés composent une galerie éclatée où les orientations sexuelles, générations, origines ethniques et caractères très diversifiés se mélangent de manière idyllique jusqu'à l'arrivée d'un homme obtus, malade et déraciné, qui évolue peu à peu tout en permettant également à la petite Sumac de grandir à sa façon dans une formidable leçon de tolérance, d'empathie, de respect et de bien vivre ensemble. La curiosité inépuisable, l'amour de la langue et la joie de vivre endiablée qui animent les enfants se manifestent dans le tourbillon de digressions nourrissant cette chronique familiale narrée d'une plume vibrante, empreinte de finesse et d'humanité. Des crayonnés et lavis à l'avenant jalonnent le texte d'une grande richesse, où il n'est cependant pas toujours facile de s'y retrouver parmi l'imposante galerie de personnages. [SDM]