Damien entame sa sixième année en traînant le poids de son TDAH. Parce que sa "tête est toujours pleine de bruits et de créatures qui courent dans tous les sens" (p. 52), il trouverait infiniment plus simple que la vie soit à l'image du jeu ##Donjon et Dragons## auquel il joue tous les soirs avec son père et sa soeur aînée. Un jeu qui le passionne puisqu'il a l'occasion d'y déployer sa créativité et sa débrouillardise, et d'incarner l'être extraordinaire qu'il souhaite être dans la réalité. Car, au quotidien, le jeune garçon multiplie les gaffes malgré lui, ce qui lui vaut, à son plus grand regret, d'être catégorisé comme le tannant de la classe, alors qu'il est pourtant rempli de bonnes intentions. Ce qui ne l'empêche pas, en grand impulsif qu'il est, de se laisser entraîner dans les mauvais coups fomentés par son ami Alexis, ce qui est loin de jouer en sa faveur. Damien voit cependant sa vie transformée lorsque Théo, son compagnon de mentorat, lui propose de rejoindre son cours de boxe. L'entraînement a enfin raison de son énergie légendaire, tandis que la relation de confiance qu'il développe avec son entraîneur génère d'importantes prises de conscience, lui permettant enfin de prendre le contrôle de son existence, de se réaliser et d'atteindre ses buts. [SDM]

Un roman réaliste qui s'inscrit dans une série dont les titres mettent en scène des héros différents, mais dont les intrigues ont toutes pour toile de fond la grande course à obstacles organisée à l'école. Un événement qui est l'occasion de véhiculer de belles valeurs, que ce soit le dépassement et la connaissance de soi, la persévérance, l'acceptation de la différence, l'ouverture aux autres, la solidarité, l'esprit sportif ou l'importance d'un mode de vie sain. Ce thème est cependant relégué à l'arrière-plan dans cette intrigue, qui s'attache à mettre en lumière l'évolution psychologique d'un jeune garçon sensible et empathique, qui traîne son TDAH comme un boulet et qui n'ose pas avouer à ses enseignants que la majorité de ses gaffes sont en lien avec son trouble, dont il a honte. Ses discussions avec son père et son entraîneur l'amènent toutefois à s'accepter et à cheminer, notamment en lui permettant de mieux analyser son comportement et de comprendre qu'il doit accepter les conséquences des choix qu'il effectue. Sa confiance en soi et son estime personnelle s'en trouvent grandement bonifiées, tandis qu'il en arrive à mieux contrôler son impulsivité et à prendre un petit temps de réflexion avant d'accepter de suivre son ami Alexis dans ses mauvais coups. Le jeune garçon apprend par ailleurs à s'excuser, ce qu'il n'arrivait pas à faire au départ: "Tu dois connaître ta valeur, Damien. Tu n'as pas à te sentir mal ou à avoir honte quand tu sais que tu avais une bonne intention. S'excuser, ce n'est pas avouer qu'on a tort ou qu'on est coupable. S'excuser, c'est soigner une blessure qu'on a faite. Volontairement ou pas." (p. 161) Un récit porté par une écriture très alerte, qui traduit parfaitement l'esprit en constante ébullition du héros inspirant. Quelques dessins de synthèse en noir et blanc, malheureusement assez convenus, dynamisent le texte, rédigé dans une police de caractères généreuse et aérée, qui fait la belle place aux dialogues et aux jeux typographiques. [SDM]