Bien que ce soit la nuit et qu'il sait qu'il ferait mieux de dormir, comme son chat Cyprien, blotti contre lui, Léo demeure sur le qui-vive. L'oreille tendue, il ne cesse de pousser des "zut!" parce qu'il n'entend rien à l'extérieur, pas même le vent. Il se remémora alors les moments où madame Carine le ramène sur Terre parce qu'il scrute le ciel, perdu dans ses pensées, les "Léo-la-lune" lancés par les autres élèves, les rires de la classe, qui se moque au complet de lui. Enfin, pas au complet puisque Margot ne rit jamais, elle. Margot est son amie, une amie qui devine tout ce qu'il ressent sans qu'ils aient à parler. Tout en réfléchissant, il continue de guetter. Quoi donc? Sa cour, derrière chez lui, qui dans quelques heures à peine, se couvrira de neige et deviendra le plus merveilleux des terrains de jeu pour Margot et lui! [SDM]

Un roman de sept chapitres déclinés en une narration en prose et parsemée de quelques calligrammes. On y aborde les effets de l'intimidation, mais également de l'amitié, unique et indéfectible, chez un garçon plutôt lunatique et silencieux. Alors que l'on sent une certaine fébrilité mêlée d'appréhension dès les premières lignes chez Léo, on n'apprend que tard dans le récit que sa seule amie est contrainte de déménager sur un autre continent. Si le texte, porté par une candeur enfantine, est touchant parce que l'on sait que le protagoniste perdra son ancrage positif, il se termine sur une note remplie de gratitude. [SDM]