Mia devrait se réjouir: après quelques années de misère, ses parents, immigrants chinois, ont désormais un emploi et un toit où vivre depuis qu'ils sont devenus les gérants du motel Calavista, à Anaheim, en Californie. Par contre, la fille de douze ans, qui maîtrise encore difficilement l'anglais, se sent plus ou moins à l'aise de s'occuper de la réception pour permettre à son père et à sa mère de laver les chambres. Surtout, elle n'ose pas dire à son école qu'elle habite non pas dans une maison, mais dans le lieu de travail de sa famille. Si la situation n'est pas si catastrophique, les Tang acceptent que d'autres immigrants sans le toit logent dans les chambres lorsque celles-ci ne sont pas louées. Or, si cela venait aux oreilles de monsieur Yao, le propriétaire dénué de toute sympathie, ce sont Mia et ses parents qui risquent de se retrouver à la rue... [SDM]

Une longue postface donne l'occasion à l'auteure de lier l'histoire de Mia à son propre passé, alors qu'elle a elle aussi quitté la Chine quand elle était petite avant de travailler dans un motel californien avec ses parents. Elle livre ainsi les leçons qu'elle a tirées de cette expérience de vie, démontrant que, peu importe si l'on croise de bonnes ou de mauvaises personnes sur notre route, le fait d'abandonner ou de jouer les victimes n'apportera pas de solutions à long terme. De ce fait, même si la situation des Tang et des immigrants auxquels ils viennent en aide est consternante, la lecture se nimbe d'espoir et incite à tendre à son tour la main aux plus démunis. Seul bémol: la mise en page qui rend les paragraphes et la police d'écriture très étriqués. [SDM]

Prix Asian/Pacific American pour la littérature (jeunesse), 2019.